La maternité, une aventure extraordinaire...


J'ai consacré de nombreuses années à tenter de mieux comprendre le passage de la naissance. J'ai préparé et accompagné de nombreux couples pour la naissance de leur enfant.
Peu à peu, j'ai élargi ma réflexion au vécu des femmes au cours de leurs différents passages: puberté, âge adulte, maternité, ménopause. Il est très intéressant pour les femmes de mieux comprendre ces passages de vie transformateurs et la puissance des hormones qui interagissent au cours des cycles.

Il y a eu la naissance du Centre Pleine Lune il y a déjà plus de 5 ans puis l'émergence tranquille de Ô Féminin, espace de rencontre avec la force du Féminin.

Isabelle Challut






jeudi 4 août 2011

Un acte de Foi

Voici le témoignage d'Émilie qui a donné naissance chez elle, sans assistance. Elle nous livre son cheminement de conscience, de foi et d'amour. Un partage précieux et riche pour les femmes et leur potentiel créateur. Merci!

«Ma fille a été conçue dans un désir de stabilité. J'ai vécu une grossesse heureuse, mais ô combien riche en émotions! Une belle grossesse, sublime même, à l'intérieur d'un cadre très instable.
Quel paradoxe!
J'ai cheminé à travers ce qui me semblait le chaos, tentant de déployer mes ailes, tentant d'être la créatrice du monde. Je baignais dans la conviction que mon enfant était porteur de bonnes nouvelles, semeur d'espoirs universels, guérisseur de conscience, un peu comme un sauveur. Sans effort. En étant tout simplement lui-même. Authentique. Je m'efforçais donc d'être à la hauteur de cette âme, avec toute ma fragilité et mon imperfection et de rester forte et stable malgré la séparation, les déménagements, les deuils et tout ce que ces évènements impliquaient. Je devais rester authentique. À chaque semaine j'allais donc à mon cours de yoga de Conscience Prénatale et je nettoyais des miasmes de mes pensées, de ma mémoire, de mes émotions, de mes sentiments, pour tenter de rester dans ma lumière, de me rapprocher de ma divinité.
J'ai bien failli tomber. Je la trouvais dure cette situation là, tout un fracas émotionnel et une série de claques à l'orgueil.
Mais j'avais déjà ma petite fée Lily à côté de moi, haute de ses deux ans et demi, incroyablement bonne et généreuse.
Et j'avais cette puissance en mon sein, si mystérieuse et si présente. Non, je ne pouvais laisser Madame Ego gagner et devenir une victime déprimée et inconsolable. 
J'ai donc élevé mon cœur, du mieux que je le pouvais, et je me suis laissée bercer par le mouvement des Anges qui me soutenait. J'avais pris soin, heureusement et inconsciemment, de m'entourer de gens spéciaux et très importants afin de me sentir comprise et soutenue.
Je leur dois mes plus grandes réalisations; soient mes deux accouchements. Mes amis et amies, mes enseignantes, ma famille. Vous qui croyez en moi, vous m'avez donné la force d'accomplir ces précieuses missions et de poursuivre, en tant que mère, selon qui je suis et ce que je crois.
Vers le sixième mois, j'ai abandonné mon suivi en maison de naissance afin de me réapproprier pleinement, de façon autonome, ma grossesse et mon accouchement. Et ce, malgré tout le respect que j'avais et que j'ai pour la sage-femme qui faisait mon suivi; une femme très significative et inspirante. J'ai également refusé les tests et les échographies.
J'ai donc mis ma fille au monde de mes propres mains, sur mon  lit, dans la conscience du silence, dans le plus grand respect de la vie. J'ai senti le parcours de cet être qui s'incarnait doucement, mais intensément(!), dans notre monde. J'ai travaillé en lien étroit avec elle. J'ai senti sa Toute Puissance. Je mettais au monde ma fille et elle mettait au monde la Lumière. D'ailleurs, elle est une conductrice de la lumière, j'en suis persuadée.
Elle s'appelle Flavie.
Elle est née dans la Foi.
Aujourd'hui les gens me disent: «Wow, tu es courageuse!» Qu'est-ce que le courage à côté de la foi? Je n'ai fait que garder mon propre pouvoir au lieu de le remettre entre les mains des professionnels. Ou plutôt, je l'ai remis entre les mains du ciel. Et j'ai fait confiance à l'enfant que je portais. Je l'ai, du moins jusqu'à un certain point, écouté.
Je pense à toutes ces femmes qui quittent la maison en plein travail, qui entrent dans un lieu rempli de différentes énergies; ces femmes à qui l’on fait des examens vaginaux à répétition, qu'on branche sur le monitoring, qu’on dérange pour écouter  sans cesse le cœur du bébé; ces femmes qu'on couche sur le lit, à qui on explique comment elles doivent se comporter, à qui on dit de pousser ou de se retenir, à qui on suggère à répétition des antidouleurs ou des déclencheurs de travail…
Certaines de ces femmes ont la foi, la plupart, j'en suis convaincue; mais elles ont surtout, à mes yeux, beaucoup de courage. Je n'aurais pas su, personnellement, donner la vie de la même manière dans de telles circonstances. 
Cela dit, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon d'accoucher, il y a simplement deux êtres, une maman et son bébé et ces deux êtres doivent se respecter et être respectés, dans ce qu'ils sont, dans leur authenticité.

Les femmes ont le pouvoir de choisir. Elles s'en rappellent de plus en plus. Mais pour l'amour du ciel, allons-nous arrêter de leur imposer la peur comme partenaire dans cet évènement sacré qui mérite, selon moi, un rituel digne de la beauté de la vie?
Nous sommes créatrices. Nous avons le pouvoir de donner la vie. Nous avons, par le fait même, le pouvoir de la transformer, de changer le monde. 
Soyons pures, soyons vraies, soyons idéalistes! Donnons le meilleur pour nos enfants en conception et même plus! Donnons-leur le pouvoir de choisir et de changer les choses!
Mes deux accouchements ont été et seront les plus beaux évènements de ma vie. Je suis confiante que je laisse à mes filles le plus bel héritage: leur naissance.
Il y a un dicton qui dit: On est comme on nait. Cela change notre conception de la naissance, n'est-ce pas?»

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