La maternité, une aventure extraordinaire...


J'ai consacré de nombreuses années à tenter de mieux comprendre le passage de la naissance. J'ai préparé et accompagné de nombreux couples pour la naissance de leur enfant.
Peu à peu, j'ai élargi ma réflexion au vécu des femmes au cours de leurs différents passages: puberté, âge adulte, maternité, ménopause. Il est très intéressant pour les femmes de mieux comprendre ces passages de vie transformateurs et la puissance des hormones qui interagissent au cours des cycles.

Il y a eu la naissance du Centre Pleine Lune il y a déjà plus de 5 ans puis l'émergence tranquille de Ô Féminin, espace de rencontre avec la force du Féminin.

Isabelle Challut






samedi 19 février 2011

Espace Ô Féminin

Il y a quelques mois, j'écrivais un texte pour célébrer le féminin, la puissance et la beauté de la femme à redécouvrir par la femme elle-même. Dans notre ère de domination des valeurs de performance, de rentabilité, de rapidité, quelle place laissons-nous à l'intuition, au senti, aux émotions, au rythme du temps? 

Depuis des décennies, ce qui fait la force du féminin: l'intuition, la sensibilité, la naissance, l'accueil, l'accompagnement,  a été relégué au second plan des priorités. 

Pourtant, les femmes assurent la mise au monde des enfants, les allaitent, les soignent, les guident depuis toujours. Elles ont accès à ce contact intime, au creux de leur ventre qui les rend plus à l'écoute des autres.
La transmission de génération en génération de cette spécificité féminine, des connaissances et des rituels qui  les accompagnent ont  disparu peu à peu dans notre société occidentale.

Alors, faute de se relier à un sens profond de ce qui arrive, les femmes se sont tournées vers l'extérieur, coupées de leurs sensations. 
C'est ainsi que les passages ont été réduits à des bouleversements hormonaux qu'il faut contrôler, à des symptômes qu'il faut calmer ou prévenir, à des douleurs qu'il faut éviter à tout prix.

Lorsque j'ai donné naissance à mon fils il y a 15 ans, sans être dérangée, sans personne qui me disait quoi faire ou me faisait peur, j'ai touché cette force en moi et cette confiance en mes sensations. J'étais guidée, totalement à l'écoute de la puissance de cette vie qui prenait place à travers moi. Comment en parler par la suite à ceux qui   ont tenté de minimiser cette expérience?

De nombreuses années plus tard, j'ai rencontré une femme, Ginette, qui est maintenant devenue une amie et qui a réveillé cette parcelle de moi endormie. Elle porte cette énergie féminine tranquille et forte à la fois. Sa confiance et sa présence à la vie m'ont permis de recontacter la force et la confiance que j'avais touchées pendant mon accouchement.

Avec elle est né le projet de créer un espace de rencontre Ô Féminin: deux jours entre femmes pour se redécouvrir, faire la paix avec nos histoires, comprendre nos transformations, intégrer nos épreuves. Ensemble, nous pouvons contacter notre force, laisser émerger notre propre parfum. Tenter de comprendre les passages importants que nous vivons et surtout, nous épanouir par la création.

J'anime donc cet atelier avec Ginette Forget les 2 & 3 avril 2011 à St Adèle, dans les Laurentides au Québec. Nous serons aussi en Europe fin mai - début juin 2011 (Aix en Provence, Paris et Genève) avec cet atelier et d'autres activités.
Vous pouvez la découvrir par son blog   http://ginetteforget.blogspot.com/





dimanche 13 février 2011

Se préparer à la naissance...quelle drôle d'idée

Pourquoi est-il nécessaire d'avoir des cours de préparation avant la naissance d'un enfant? «Les femmes accouchent depuis la nuit des temps...je ne comprends pas pourquoi on devrait apprendre à accoucher ou à accueillir notre enfant?» Me dit un jour un père dans une soirée de préparation à la naissance, venu sous la menace de sa femme...Et oui, il avait raison. 
C'est un concept qui semble en effet un peu fou: donner naissance est un processus naturel et physiologique. Mais dans notre vie actuelle, nous apprenons toutes sortes de choses: par exemple, que devons-nous manger  pour être en santé? Sommes-nous les seuls êtres vivants a manger des aliments toxiques volontairement? Nous semblons assez éloignés de notre senti en matière d'alimentation. Selon les modes, nous mangeons tel ou tel aliment, bon un temps, devenu malsain quelques années plus tard. Mais nous le mangeons.

J'ai réalisé dans ma propre vie, après un cheminement que je trouve assez long finalement, que j'ai réappris pendant de nombreuses années à m'écouter, à choisir ce qui est bon et juste pour moi et non pas ce qui est la norme. J'ai réappris à faire confiance à mes intuitions, à manger ce qui me convient pour me sentir en forme. Processus long, avec des ratées et qui a nécessité de retrouver cette confiance en moi et en mon corps. Est ce que nous éduquons nos enfants à être à l'écoute d'eux-mêmes, de ce qui est bon pour eux, de ce qui juste?

Alors pourquoi suivre des rencontres de préparation à la naissance: parce que depuis plus de 20 ans, on dit aux femmes qu'accoucher est potentiellement dangereux, que ça fait mal, qu'on va s'occuper d'elles mais finalement, elles arrivent le jour J et ne savent rien ou si peu. Elles n'ont aucune idée de ce qu'elles vont vivre, elles ne connaissent pas leurs droits, ni les possibilités de vivre l'expérience avec leur amoureux, sereinement, en bougeant, en étant à l'écoute de leur corps plutôt qu'à l'écoute du coaching de l'équipe médicale qui a pris le pouvoir au nom de la sécurité. La sécurité est dans le seul respect de la physiologie.

 Il n'y a plus de transmission de mères en filles et en fils, car toute une génération de mères a été endormie et ne peut parler à ses enfants de ce qu'est la naissance. 

Après la naissance de mon fils, j'ai eu une prise de conscience assez forte sur le non-sens de ce qui était véhiculé autour de l'accouchement et qui s'inscrivait comme croyance. 
Moi qui ai aimé accoucher, qui ai vécu toutes ces contractions dans un contact si intime avec mon enfant, totalement reliée à lui, soutenue par la présence amoureuse et inconditionnelle de son père, je ne pouvais pas rester insensible à cette désinformation qui prive les femmes d'un vécu transformateur et le réduit à un acte médical.

Dans quelques années, quand les femmes se seront réapproprié leurs accouchement, n'auront plus peur, auront une totale confiance en leurs capacités d'accoucher, les cours pourront cesser. Leurs enfants seront convaincus.

Pour l'instant, les préparations qui sécurisent les parents et leur donnent des outils concrets sont importantes.
Qu'en pensez vous?