La maternité, une aventure extraordinaire...


J'ai consacré de nombreuses années à tenter de mieux comprendre le passage de la naissance. J'ai préparé et accompagné de nombreux couples pour la naissance de leur enfant.
Peu à peu, j'ai élargi ma réflexion au vécu des femmes au cours de leurs différents passages: puberté, âge adulte, maternité, ménopause. Il est très intéressant pour les femmes de mieux comprendre ces passages de vie transformateurs et la puissance des hormones qui interagissent au cours des cycles.

Il y a eu la naissance du Centre Pleine Lune il y a déjà plus de 5 ans puis l'émergence tranquille de Ô Féminin, espace de rencontre avec la force du Féminin.

Isabelle Challut






jeudi 25 août 2011

Les accompagnantes à la naissance ou doulas.

Pourquoi devenir accompagnante à la naissance? Pourquoi créer des sessions de «formation» ou plutôt d'in-formation pour les femmes désirant accompagner d'autres femmes lors de la naissance de leur enfant en milieu hospitalier?
Infirmière dans les salles de naissances dans les laurentides, je voyais des femmes arriver, mal informées, paniquées par l'accouchement, par la peur de la douleur ... comment faire en quelques minutes, avec des salles de naissance occupées pour donner l'information et le support adéquat à ces femmes? Peu à peu, l'idée de devenir accompagnante, de rencontrer les couples pendant la grossesse, de créer un lien de confiance solide et d'être présente tout au long de la journée de l'accouchement a germé...Je me promenais alors entre mon rôle d'infirmière et celui d'accompagnante, en changeant de costume!
Cela a transformé ma pratique et a certainement teinté l'équipe de travail d'obstétrique. 
Et les expériences se sont multipliées pour me faire réaliser l'importance de la préparation et de l'accompagnementdes femmes. 
Je crois qu'on peut «déprogrammer» les croyances solidement installées depuis quelques décennies pour permettre aux femmes d'imaginer que leur accouchement peut être différent de ce qu'elles ont entendu dans leur environnement ou vu dans les multiples émissions télévisées. 
Après leur avoir révélé le fonctionnement des hormones de l'accouchement, de l'organisation de leur corps , après avoir parler de cet instinct qui peut les guider, j'en vois beaucoup changer, croire que l'expérience peut être vécue pleinement. Elles comprennent que ce ne sera pas forcément facile mais qu'elles ont l'occasion de vivre une expérience transformatrice. Cette ouverture change tout dans un accouchement. Ces femmes retrouvent leur pouvoir et vont se permettre de vivre complètement la naissance de leur enfant, de l'accompagner.
Bien sûr, l'attitude des équipes  d'obstétrique a une importance capitale dans le vécu des femmes. Si l'accompagnante est accueillie comme une alliée qui va permettre à la mère d'être en confiance, de se laisser aller, d'être supportée quels que soient ses choix, l'expérience de cette femme sera vraiment privilégiée.
L'accompagnante est, dans notre système de santé, une personne ressource très importante. 
Voici une histoire qui se répète souvent : une mère fatiguée par travail long et exigeant, est prête à abandonner mais, soutenue par la voix de son accompagnante, elle va faire confiance et continuer, unie à son bébé. Elle  va nous confirmer par la suite, que, dans les conditions hospitalières qu'elle a connue, sans accompagnante, elle n'aurait pas vécu cet accouchement de cette façon là. Après la naissance, elle est forte, accomplie, fière d'être allée jusqu'au bout ... quelque soit l'issue. 
L'important est que les femmes puissent vivre leurs accouchements à leur rythme, sans ultimatums, sans restriction de mouvements, sans limitation pour l'accès au bain, accompagnées des personnes de leur choix.
 L'accompagnement non médical est reconnu pour son effet positif dans le déroulement des accouchements par de nombreuses études.

Je parle de «formation» entre guillemets car l'accompagnement ne s'apprend pas; c'est une qualité d'être. Mais je crois que des informations ont intérêt à être transmises sur la physiologie de la grossesse, de l'allaitement, de l'accouchement et les interventions les plus fréquentes pour mieux supporter les mères qui accouchent en milieu hospitalier. Nous pratiquons, pendant la formation des sessions de travail corporel, antigymnastique et méditation pour que chacune apprenne à se connaître, à sentir son corps, à être présente à elle-même. 
Idéalement, je crois que  les professionnels des salles de naissance, tout comme les femmes qui accompagnent, devraient suivre ce genre de sessions informatives sur la naissance et les besoins des femmes qui accouchent.


le site de Pleine Lune :

lien vers le site du réseau des accompagnantes du Québec:



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jeudi 4 août 2011

Un acte de Foi

Voici le témoignage d'Émilie qui a donné naissance chez elle, sans assistance. Elle nous livre son cheminement de conscience, de foi et d'amour. Un partage précieux et riche pour les femmes et leur potentiel créateur. Merci!

«Ma fille a été conçue dans un désir de stabilité. J'ai vécu une grossesse heureuse, mais ô combien riche en émotions! Une belle grossesse, sublime même, à l'intérieur d'un cadre très instable.
Quel paradoxe!
J'ai cheminé à travers ce qui me semblait le chaos, tentant de déployer mes ailes, tentant d'être la créatrice du monde. Je baignais dans la conviction que mon enfant était porteur de bonnes nouvelles, semeur d'espoirs universels, guérisseur de conscience, un peu comme un sauveur. Sans effort. En étant tout simplement lui-même. Authentique. Je m'efforçais donc d'être à la hauteur de cette âme, avec toute ma fragilité et mon imperfection et de rester forte et stable malgré la séparation, les déménagements, les deuils et tout ce que ces évènements impliquaient. Je devais rester authentique. À chaque semaine j'allais donc à mon cours de yoga de Conscience Prénatale et je nettoyais des miasmes de mes pensées, de ma mémoire, de mes émotions, de mes sentiments, pour tenter de rester dans ma lumière, de me rapprocher de ma divinité.
J'ai bien failli tomber. Je la trouvais dure cette situation là, tout un fracas émotionnel et une série de claques à l'orgueil.
Mais j'avais déjà ma petite fée Lily à côté de moi, haute de ses deux ans et demi, incroyablement bonne et généreuse.
Et j'avais cette puissance en mon sein, si mystérieuse et si présente. Non, je ne pouvais laisser Madame Ego gagner et devenir une victime déprimée et inconsolable. 
J'ai donc élevé mon cœur, du mieux que je le pouvais, et je me suis laissée bercer par le mouvement des Anges qui me soutenait. J'avais pris soin, heureusement et inconsciemment, de m'entourer de gens spéciaux et très importants afin de me sentir comprise et soutenue.
Je leur dois mes plus grandes réalisations; soient mes deux accouchements. Mes amis et amies, mes enseignantes, ma famille. Vous qui croyez en moi, vous m'avez donné la force d'accomplir ces précieuses missions et de poursuivre, en tant que mère, selon qui je suis et ce que je crois.
Vers le sixième mois, j'ai abandonné mon suivi en maison de naissance afin de me réapproprier pleinement, de façon autonome, ma grossesse et mon accouchement. Et ce, malgré tout le respect que j'avais et que j'ai pour la sage-femme qui faisait mon suivi; une femme très significative et inspirante. J'ai également refusé les tests et les échographies.
J'ai donc mis ma fille au monde de mes propres mains, sur mon  lit, dans la conscience du silence, dans le plus grand respect de la vie. J'ai senti le parcours de cet être qui s'incarnait doucement, mais intensément(!), dans notre monde. J'ai travaillé en lien étroit avec elle. J'ai senti sa Toute Puissance. Je mettais au monde ma fille et elle mettait au monde la Lumière. D'ailleurs, elle est une conductrice de la lumière, j'en suis persuadée.
Elle s'appelle Flavie.
Elle est née dans la Foi.
Aujourd'hui les gens me disent: «Wow, tu es courageuse!» Qu'est-ce que le courage à côté de la foi? Je n'ai fait que garder mon propre pouvoir au lieu de le remettre entre les mains des professionnels. Ou plutôt, je l'ai remis entre les mains du ciel. Et j'ai fait confiance à l'enfant que je portais. Je l'ai, du moins jusqu'à un certain point, écouté.
Je pense à toutes ces femmes qui quittent la maison en plein travail, qui entrent dans un lieu rempli de différentes énergies; ces femmes à qui l’on fait des examens vaginaux à répétition, qu'on branche sur le monitoring, qu’on dérange pour écouter  sans cesse le cœur du bébé; ces femmes qu'on couche sur le lit, à qui on explique comment elles doivent se comporter, à qui on dit de pousser ou de se retenir, à qui on suggère à répétition des antidouleurs ou des déclencheurs de travail…
Certaines de ces femmes ont la foi, la plupart, j'en suis convaincue; mais elles ont surtout, à mes yeux, beaucoup de courage. Je n'aurais pas su, personnellement, donner la vie de la même manière dans de telles circonstances. 
Cela dit, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon d'accoucher, il y a simplement deux êtres, une maman et son bébé et ces deux êtres doivent se respecter et être respectés, dans ce qu'ils sont, dans leur authenticité.

Les femmes ont le pouvoir de choisir. Elles s'en rappellent de plus en plus. Mais pour l'amour du ciel, allons-nous arrêter de leur imposer la peur comme partenaire dans cet évènement sacré qui mérite, selon moi, un rituel digne de la beauté de la vie?
Nous sommes créatrices. Nous avons le pouvoir de donner la vie. Nous avons, par le fait même, le pouvoir de la transformer, de changer le monde. 
Soyons pures, soyons vraies, soyons idéalistes! Donnons le meilleur pour nos enfants en conception et même plus! Donnons-leur le pouvoir de choisir et de changer les choses!
Mes deux accouchements ont été et seront les plus beaux évènements de ma vie. Je suis confiante que je laisse à mes filles le plus bel héritage: leur naissance.
Il y a un dicton qui dit: On est comme on nait. Cela change notre conception de la naissance, n'est-ce pas?»