La maternité, une aventure extraordinaire...


J'ai consacré de nombreuses années à tenter de mieux comprendre le passage de la naissance. J'ai préparé et accompagné de nombreux couples pour la naissance de leur enfant.
Peu à peu, j'ai élargi ma réflexion au vécu des femmes au cours de leurs différents passages: puberté, âge adulte, maternité, ménopause. Il est très intéressant pour les femmes de mieux comprendre ces passages de vie transformateurs et la puissance des hormones qui interagissent au cours des cycles.

Il y a eu la naissance du Centre Pleine Lune il y a déjà plus de 5 ans puis l'émergence tranquille de Ô Féminin, espace de rencontre avec la force du Féminin.

Isabelle Challut






jeudi 13 janvier 2011

Rencontre à 8h44.

Voici le témoignage d'Annie, de sa césarienne puis de son AVAC. 


«Je m'appelle Annie et j'ai vécu deux accouchements complètement différents.Voici notre histoire.
C'est avec du recul que j'ai pu comprendre ce qui a bien pu se passer pour que j'en arrive, moi, à vivre une césarienne.
Une simple peur qui aurait pu être désarmorçée par une personne-ressource...
Évidemment, je n'étais pas préparée à vivre ça... 
La seule chose que je m'étais dite, est que, si ça arrivait, ce serait pour la survie de mon enfant dans une circonstance qui l'obligerait.
Ceci ayant été dit et compris, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps pendant l'heure qui a suivie... seule...
Après avoir vécu en symbiose avec mon bébé pendant neuf mois, on me l'a présenté en un quart de seconde sur mon épaule et on l'a emmené.
Même en la sachant avec son papa, peau à peau et en me persuadant que c'était précieux pour lui aussi, je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'il était atrocement injuste d'avoir été privée de cette première heure si importante. Cette rencontre que j'avais visualisée tant de fois en hypnose. Celle qui, apparemment, estompe la douleur... arrête le temps... et grave dans le coeur des parents, cet instant de magie.
C'est lors de ma 4ème journée à l'hôpital que j'ai rencontré Isabelle qui était infirmière à ce moment-là. 
Je me rappelle lui avoir demandé:" Mais, ou étais-tu? "

Enceinte de mon deuxième enfant, l'idée d'avoir le service d'une doula était pour moi essentielle mais j'ai quand même tenu à laisser Mike y réfléchir quelques temps.
Il craignait qu'une tierce personne puisse nuire à notre intimité ou même nuire à la qualité de sa présence...
Il n'a jamais regretté sa présence ni son assistance. Même pour lui, elle était rassurante et ce, malgré la barrière de la langue...
À chaque visite médicale, on me rappelait les risques de l'AVAC.  Même dans la chambre d'accouchement, le médecin a essayé de me les rappeler! Je crois que sur mon visage, il a pu lire: "Sacrez moi patience avec vos foutus chiffres..." 
J'ai refusé d'aller à Ste-Justine à la clinique de recherche pour la mesure de la cicatrice utérine; je n'ai pas fait le test pour connaître le poids estimé de bébé à la naissance et je ne me suis pas présentée pour le test de glucose... Nous étions bien informés des POUR et des CONTRE, nous sommes des adultes responsables, des parents dévoués et malgré cela, je me suis fait sermonner par un des docteurs qui n'avait toujours pas compris  à quel point une femme enceinte a les émotions à fleur de peau. Je suis sortie du bureau les épaules tombantes comme prise en faute, toute envie de combat voulant m'abandonner. 
Un simple coup de fil à Isabelle m'a permis de prendre du recul, de réévaluer nos décisions et m'a redonné du vent dans les voiles.
Après chaque rendez-vous médical, je m'entretenais avec elle et ça me permettait d'avoir un autre point de vue médical et aussi personnel, venant d'une femme ayant vécu ce parcours.... qui me rassurait sur mes convictions.

Pendant une semaine après avoir perdu le bouchon muqueux, j'ai eu des contractions, des sessions d'acupuncture, pris des potions magiques, fait tous les trucs de grand-maman... Je me sentais toujours sur le seuil de la porte... J'ai réalisé que j'étais inquiète de la garde de ma fille.. Nous avions des plans A, B et C mais....j'avais toujours en tête, mon scénario idéal pour que l'évènement se déroule sans trop de dérangements dans sa routine... C'est en réalisant que mon plan parfait pour la fin de semaine n'aurait pas lieu, que je me suis couchée dimanche soir en me disant: "Advienne que pourra"
Lundi matin, je me suis rappelée ce qu'étaient de VRAIES contractions.. Oouch!

Toute l'avant-midi, j'étais en contact avec Isabelle pour la garder au courant de la progression. 
Je ne voulais pas partir trop vite, ni trop tard. Elle m'a rassuré beaucoup à ce sujet.
À chaque contraction, je me suspendais aux marches de l'escalier; je fermais les yeux et parlais à mon bébé: "Tout est en place, on est prêt, on a hâte de te rencontrer... Sois sans crainte, papa et maman seront là pour te cueillir... Je vais être avec toi tout au long de ton chemin... Viens..."
À l'hôpital, Isabelle a été un ange. Sa voix rassurante me ramenait dans mon corps avec mon bébé.Sa seule présence était une force inspirante. Merci encore.
L'ouverture du col s'est faite graduelle, constante, à un rythme qui m'a permis de garder le contrôle sur mes respirations.
J'ai valsé entre différentes positions, la plupart en étirement. Ça été mon épidurale.
Lors de la poussée, j'ai eu connaissance de l'arrivée de mon médecin et de 2 infirmières (je pense) mais je n'entendais que les voix de mon amoureux et d'Isabelle qui ont su me dire les mots, les bons. Ils avaient été avec moi sans jamais me laisser seule dans cette chambre, du début et ce, malgré les changements de chiffre....jusqu'à 8h44... heure de la rencontre tant attendue...que j'avais visualisée encore et encore.

C'est ma main sur son sexe qui m'a permis de réaliser que j'avais réussi, tout naturellement, à mettre au monde mon garçon!!
Ça fait aujourd'hui 10 mois que, tous les jours ou presque, je regarde l'heure, au moment précis de sa naissance. 8h44...
Merci Isabelle.
Merci Nathalie.»
Merci Annie. Le témoignage d'une femme, de son vécu est très important pour encourager d'autres femmes et leur conjoint à choisir leur accouchement. 

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