Bonjour à tous qui lisez ce blog régulièrement. Le nouveau site du Centre Pleine Lune est en ligne et le blog y est maintenant intégré. Rendez- vous au http://www.centrepleinelune.com/ - onglet Blog pour les prochains textes, témoignages et évènements de Pleine Lune.
Les dernières nouvelles importantes:
Mon livre «La Maternité au Féminin» est réédité aux Editions L'Instant Présent début novembre 2011. Je l'ai retravaillé, enrichi et je suis très heureuse de vous le présenter bientôt.
Un autre Livre «Devenir Soi» , co écrit avec 8 autres professionnels sera en librairie dès le 26 octobre au Québec ( Éditions Le Dauphin Blanc). Bien sûr, dans mon chapitre, il est question de l'impact de la naissance dans nos vies.
A bientôt sur le nouveau site.
Isabelle Challut
La maternité, une aventure extraordinaire...
J'ai consacré de nombreuses années à tenter de mieux comprendre le passage de la naissance. J'ai préparé et accompagné de nombreux couples pour la naissance de leur enfant.
Peu à peu, j'ai élargi ma réflexion au vécu des femmes au cours de leurs différents passages: puberté, âge adulte, maternité, ménopause. Il est très intéressant pour les femmes de mieux comprendre ces passages de vie transformateurs et la puissance des hormones qui interagissent au cours des cycles.
Il y a eu la naissance du Centre Pleine Lune il y a déjà plus de 5 ans puis l'émergence tranquille de Ô Féminin, espace de rencontre avec la force du Féminin.
Isabelle Challut
mardi 4 octobre 2011
lundi 5 septembre 2011
La naissance dans tous ses états.
Prochaines activités autour de la naissance à ne pas manquer
Au Québec
www.naissancequebec.com
16 septembre à LAVAL
Mieux Naître à Laval présente NAISSANCE à la Maison des arts de Laval
Information et détails en cliquant ici !
Information et détails en cliquant ici !
22 septembre à SHERBROOKE
S.A.G.E. Famille présente NAISSANCE au Théâtre Léonard St-Laurent du Séminaire de Sherbrooke
Information et détails en cliquant ici !
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En France
2ème RENCONTRES AUTOUR DE LA PERINATALITE
LA NAISSANCE DANS TOUS SES ETATS
Les 18 - 19 - 20 Novembre 2011
à Chambéry
Pour les parents et les bébés :
Parce que la naissance est un moment unique et inoubliable aux enjeux sous estimés.
Parce que la naissance est un acte privé qui appartient à la famille.
Parce que les soignants et les parents peuvent inventer ensemble pour allier intimité et sécurité.
Parce que nous pouvons nous inspirer d'autres pratiques et perceptions.
Parce que la loi Kouchner doit s'incarner pour chaque naissance.
Pour les soignants :
Parce que chaque naissance demande toutes vos compétences.
Parce que la naissance est un acte public d'entrée dans notre monde.
Parce que les parents et les soignants doivent concilier leurs impératifs.
Parce que la culture médicale de notre pays peut s'enrichir de pratiques venant d'ailleurs.
Parce que notre société et ses acteurs de terrain sont en transformation permanente.
Les "Rencontres autour de la périnatalité" créaient un espace où les parents et les soignants peuvent se rencontrer, dialoguer, échanger. Les films, les photos, les conférences, les stands les échanges sont là pour faire émerger la créativité, la confiance et souligner, transcender à chaque naissance sa beauté dans le respect et la non-violence.
J'y serais pour participer à cette réflexion internationale autour de la naissance
Isabelle challut
jeudi 25 août 2011
Les accompagnantes à la naissance ou doulas.
Pourquoi devenir accompagnante à la naissance? Pourquoi créer des sessions de «formation» ou plutôt d'in-formation pour les femmes désirant accompagner d'autres femmes lors de la naissance de leur enfant en milieu hospitalier?
Infirmière dans les salles de naissances dans les laurentides, je voyais des femmes arriver, mal informées, paniquées par l'accouchement, par la peur de la douleur ... comment faire en quelques minutes, avec des salles de naissance occupées pour donner l'information et le support adéquat à ces femmes? Peu à peu, l'idée de devenir accompagnante, de rencontrer les couples pendant la grossesse, de créer un lien de confiance solide et d'être présente tout au long de la journée de l'accouchement a germé...Je me promenais alors entre mon rôle d'infirmière et celui d'accompagnante, en changeant de costume!
Cela a transformé ma pratique et a certainement teinté l'équipe de travail d'obstétrique.
Et les expériences se sont multipliées pour me faire réaliser l'importance de la préparation et de l'accompagnementdes femmes.
Je crois qu'on peut «déprogrammer» les croyances solidement installées depuis quelques décennies pour permettre aux femmes d'imaginer que leur accouchement peut être différent de ce qu'elles ont entendu dans leur environnement ou vu dans les multiples émissions télévisées.
Après leur avoir révélé le fonctionnement des hormones de l'accouchement, de l'organisation de leur corps , après avoir parler de cet instinct qui peut les guider, j'en vois beaucoup changer, croire que l'expérience peut être vécue pleinement. Elles comprennent que ce ne sera pas forcément facile mais qu'elles ont l'occasion de vivre une expérience transformatrice. Cette ouverture change tout dans un accouchement. Ces femmes retrouvent leur pouvoir et vont se permettre de vivre complètement la naissance de leur enfant, de l'accompagner.
Bien sûr, l'attitude des équipes d'obstétrique a une importance capitale dans le vécu des femmes. Si l'accompagnante est accueillie comme une alliée qui va permettre à la mère d'être en confiance, de se laisser aller, d'être supportée quels que soient ses choix, l'expérience de cette femme sera vraiment privilégiée.
L'accompagnante est, dans notre système de santé, une personne ressource très importante.
Voici une histoire qui se répète souvent : une mère fatiguée par travail long et exigeant, est prête à abandonner mais, soutenue par la voix de son accompagnante, elle va faire confiance et continuer, unie à son bébé. Elle va nous confirmer par la suite, que, dans les conditions hospitalières qu'elle a connue, sans accompagnante, elle n'aurait pas vécu cet accouchement de cette façon là. Après la naissance, elle est forte, accomplie, fière d'être allée jusqu'au bout ... quelque soit l'issue.
L'important est que les femmes puissent vivre leurs accouchements à leur rythme, sans ultimatums, sans restriction de mouvements, sans limitation pour l'accès au bain, accompagnées des personnes de leur choix.
Je parle de «formation» entre guillemets car l'accompagnement ne s'apprend pas; c'est une qualité d'être. Mais je crois que des informations ont intérêt à être transmises sur la physiologie de la grossesse, de l'allaitement, de l'accouchement et les interventions les plus fréquentes pour mieux supporter les mères qui accouchent en milieu hospitalier. Nous pratiquons, pendant la formation des sessions de travail corporel, antigymnastique et méditation pour que chacune apprenne à se connaître, à sentir son corps, à être présente à elle-même.
Idéalement, je crois que les professionnels des salles de naissance, tout comme les femmes qui accompagnent, devraient suivre ce genre de sessions informatives sur la naissance et les besoins des femmes qui accouchent.
le site de Pleine Lune :
lien vers le site du réseau des accompagnantes du Québec:
,
jeudi 4 août 2011
Un acte de Foi
«Ma fille a été conçue dans un désir de stabilité. J'ai vécu une grossesse heureuse, mais ô combien riche en émotions! Une belle grossesse, sublime même, à l'intérieur d'un cadre très instable.
Quel paradoxe!
J'ai cheminé à travers ce qui me semblait le chaos, tentant de déployer mes ailes, tentant d'être la créatrice du monde. Je baignais dans la conviction que mon enfant était porteur de bonnes nouvelles, semeur d'espoirs universels, guérisseur de conscience, un peu comme un sauveur. Sans effort. En étant tout simplement lui-même. Authentique. Je m'efforçais donc d'être à la hauteur de cette âme, avec toute ma fragilité et mon imperfection et de rester forte et stable malgré la séparation, les déménagements, les deuils et tout ce que ces évènements impliquaient. Je devais rester authentique. À chaque semaine j'allais donc à mon cours de yoga de Conscience Prénatale et je nettoyais des miasmes de mes pensées, de ma mémoire, de mes émotions, de mes sentiments, pour tenter de rester dans ma lumière, de me rapprocher de ma divinité.
J'ai bien failli tomber. Je la trouvais dure cette situation là, tout un fracas émotionnel et une série de claques à l'orgueil.
Mais j'avais déjà ma petite fée Lily à côté de moi, haute de ses deux ans et demi, incroyablement bonne et généreuse.
Et j'avais cette puissance en mon sein, si mystérieuse et si présente. Non, je ne pouvais laisser Madame Ego gagner et devenir une victime déprimée et inconsolable.
J'ai donc élevé mon cœur, du mieux que je le pouvais, et je me suis laissée bercer par le mouvement des Anges qui me soutenait. J'avais pris soin, heureusement et inconsciemment, de m'entourer de gens spéciaux et très importants afin de me sentir comprise et soutenue.
Je leur dois mes plus grandes réalisations; soient mes deux accouchements. Mes amis et amies, mes enseignantes, ma famille. Vous qui croyez en moi, vous m'avez donné la force d'accomplir ces précieuses missions et de poursuivre, en tant que mère, selon qui je suis et ce que je crois.
Vers le sixième mois, j'ai abandonné mon suivi en maison de naissance afin de me réapproprier pleinement, de façon autonome, ma grossesse et mon accouchement. Et ce, malgré tout le respect que j'avais et que j'ai pour la sage-femme qui faisait mon suivi; une femme très significative et inspirante. J'ai également refusé les tests et les échographies.
J'ai donc mis ma fille au monde de mes propres mains, sur mon lit, dans la conscience du silence, dans le plus grand respect de la vie. J'ai senti le parcours de cet être qui s'incarnait doucement, mais intensément(!), dans notre monde. J'ai travaillé en lien étroit avec elle. J'ai senti sa Toute Puissance. Je mettais au monde ma fille et elle mettait au monde la Lumière. D'ailleurs, elle est une conductrice de la lumière, j'en suis persuadée.
Elle s'appelle Flavie.
Elle est née dans la Foi.
Aujourd'hui les gens me disent: «Wow, tu es courageuse!» Qu'est-ce que le courage à côté de la foi? Je n'ai fait que garder mon propre pouvoir au lieu de le remettre entre les mains des professionnels. Ou plutôt, je l'ai remis entre les mains du ciel. Et j'ai fait confiance à l'enfant que je portais. Je l'ai, du moins jusqu'à un certain point, écouté.
Je pense à toutes ces femmes qui quittent la maison en plein travail, qui entrent dans un lieu rempli de différentes énergies; ces femmes à qui l’on fait des examens vaginaux à répétition, qu'on branche sur le monitoring, qu’on dérange pour écouter sans cesse le cœur du bébé; ces femmes qu'on couche sur le lit, à qui on explique comment elles doivent se comporter, à qui on dit de pousser ou de se retenir, à qui on suggère à répétition des antidouleurs ou des déclencheurs de travail…
Certaines de ces femmes ont la foi, la plupart, j'en suis convaincue; mais elles ont surtout, à mes yeux, beaucoup de courage. Je n'aurais pas su, personnellement, donner la vie de la même manière dans de telles circonstances.
Cela dit, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon d'accoucher, il y a simplement deux êtres, une maman et son bébé et ces deux êtres doivent se respecter et être respectés, dans ce qu'ils sont, dans leur authenticité.
Les femmes ont le pouvoir de choisir. Elles s'en rappellent de plus en plus. Mais pour l'amour du ciel, allons-nous arrêter de leur imposer la peur comme partenaire dans cet évènement sacré qui mérite, selon moi, un rituel digne de la beauté de la vie?
Nous sommes créatrices. Nous avons le pouvoir de donner la vie. Nous avons, par le fait même, le pouvoir de la transformer, de changer le monde.
Soyons pures, soyons vraies, soyons idéalistes! Donnons le meilleur pour nos enfants en conception et même plus! Donnons-leur le pouvoir de choisir et de changer les choses!
Mes deux accouchements ont été et seront les plus beaux évènements de ma vie. Je suis confiante que je laisse à mes filles le plus bel héritage: leur naissance.
Il y a un dicton qui dit: On est comme on nait. Cela change notre conception de la naissance, n'est-ce pas?»
jeudi 23 juin 2011
Chaque enfant écrit sa propre histoire de naissance.
Josiane nous partage son vécu après 3 accouchements à l'hôpital. Merci pour se beau témoignage
Isabelle
Isabelle
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Voici l’histoire des plus beaux instants de ma vie.
J’ai longtemps pensé que mon 1er accouchement avait été naturel, mais au fil du temps, de mes lectures, des discussions et des préparations aux autres accouchements, j’ai réalisé qu’il n’avait pas été tout à fait naturel. Non, je n’ai pas eu d’épidurale. Mais je sais maintenant que des interventions qui m’ont été proposées et qui semblaient très anodines ou banales, ne l’étaient peut-être pas vraiment.
J’ai appris aussi que la moindre petite intervention voire interaction a des conséquences sur le déroulement d’un accouchement. Évidemment, on n'a jamais l’occasion de revivre deux fois le même accouchement pour vérifier l’impact réel d’une intervention.
J’ai appris aussi que la moindre petite intervention voire interaction a des conséquences sur le déroulement d’un accouchement. Évidemment, on n'a jamais l’occasion de revivre deux fois le même accouchement pour vérifier l’impact réel d’une intervention.
Ma fille est née après 26 heures de travail intense. Dès la première heure, mes contractions durent 45 secondes et reviennent toutes les 5 minutes. Après quelques heures à la maison, nous nous rendons à l’hôpital pour apprendre que le col commence seulement à s’effacer. On est loin du 10 cm requis… Mais en bonne élève que je suis, je me centre sur moi et ne regarde pas les heures passer, tel qu’on nous l’avait conseillé dans les cours de préparation.
Ces longues heures, je les vois plutôt sur le visage de mon conjoint qui devient de plus en plus inquiet et je les sens dans la voix angoissée de ma mère. Je présume que je dois faire quelque chose pour accélérer le travail à cause du médecin qui me propose depuis quelques heures de crever les eaux. Ce que j'accepte finalement… et que je ne referais pas! Mon conjoint veut savoir ce qui se passe pour que ce soit si long. On le rassure (enfin, on essaye!!!) en lui disant que tout va bien et que le cœur du bébé bat bien.
Ces longues heures, je les vois plutôt sur le visage de mon conjoint qui devient de plus en plus inquiet et je les sens dans la voix angoissée de ma mère. Je présume que je dois faire quelque chose pour accélérer le travail à cause du médecin qui me propose depuis quelques heures de crever les eaux. Ce que j'accepte finalement… et que je ne referais pas! Mon conjoint veut savoir ce qui se passe pour que ce soit si long. On le rassure (enfin, on essaye!!!) en lui disant que tout va bien et que le cœur du bébé bat bien.
Je reçois pendant la nuit quelques (3 ou 4) doses de calmant, pour en arriver à n’avoir presque plus de contraction. Le bain n’aide en rien car le travail ralentit. Cela me donne un répit, mais là encore, je ne me permets pas ce répit car je ressens beaucoup d’inquiétude, de fatigue et d’angoisse autour de moi.
Et maintenant, je sais que je suis sortie du bain en espérant que le travail reprenne.
Mes parents et ma belle-mère sont déjà à l’hôpital, ce qui n’avait pas été prévu. L’ anesthésiste passe quelques fois me demander si je ne change toujours pas d’idée et m'annonce à un moment donné que c’est ma dernière chance car il ne reviendra pas avant 7h00 du matin!
J’y songe sérieusement… mais je refuse! Aux petites heures du matin, on me donne du pitocin. Je ne contrôle plus rien. Je ne sens plus rien. L’infirmière m’indique le meilleur moment pour pousser.
La poussée dure 3 heures! Je me rappelle que lorsque je veux hurler ma douleur, je pense à mes parents de l’autre côté de la porte qui doivent s’inquiéter, à mon conjoint qui a si hâte que le travail se finisse pour être rassuré.
Jamais, je n’ai senti que ça poussait tout seul comme de nombreuses femmes m’avaient déjà dit. Puis, on me dit finalement que la tête de mon bébé est proche, mais mal positionnée (en postérieure). C’est lorsque le médecin réussit à la faire bouger que le col passe de 8 à 10cm en quelques minutes , après être resté des heures à 7cm.
Le médecin me dit aussi que je vais ressentir une sensation de brûlure dans mon vagin et que ce sera le meilleur moment pour pousser… puis il me propose le bloc honteux pour éviter cette sensation désagréable... Ne vient-il pas de me dire que la douleur m’indiquerait le bon moment pour fournir un maximum d’énergie?
Je veux sentir ce moment… puis, je vais chercher mon enfant pour enfin l’accueillir dans mes bras. Il est 8h14, l’atmosphère est paisible, douce et calme.
Faire face à l’inconnu, sans attente, est ce qui m’a permis de passer sereinement à travers cet accouchement.
Je n’étais pas très inquiète car je n’avais pas d’autres points de repère que ce que j’étais en train de vivre avec mon bébé. Je sais maintenant qu’il y avait trop de monde autour de moi, trop d’émotions qui m’empêchaient un peu de vivre pleinement les miennes.
Je suis toujours éblouie en pensant à toute l’énergie qui est revenue au moment où j’ai pris mon enfant dans mes bras. Cet accouchement aura toujours à mes yeux quelque chose de magique… Au moment de la naissance… j’étais enfin dans ma bulle avec ma fille et son papa!
Et maintenant, je sais que je suis sortie du bain en espérant que le travail reprenne.
Mes parents et ma belle-mère sont déjà à l’hôpital, ce qui n’avait pas été prévu. L’ anesthésiste passe quelques fois me demander si je ne change toujours pas d’idée et m'annonce à un moment donné que c’est ma dernière chance car il ne reviendra pas avant 7h00 du matin!
J’y songe sérieusement… mais je refuse! Aux petites heures du matin, on me donne du pitocin. Je ne contrôle plus rien. Je ne sens plus rien. L’infirmière m’indique le meilleur moment pour pousser.
La poussée dure 3 heures! Je me rappelle que lorsque je veux hurler ma douleur, je pense à mes parents de l’autre côté de la porte qui doivent s’inquiéter, à mon conjoint qui a si hâte que le travail se finisse pour être rassuré.
Jamais, je n’ai senti que ça poussait tout seul comme de nombreuses femmes m’avaient déjà dit. Puis, on me dit finalement que la tête de mon bébé est proche, mais mal positionnée (en postérieure). C’est lorsque le médecin réussit à la faire bouger que le col passe de 8 à 10cm en quelques minutes , après être resté des heures à 7cm.
Le médecin me dit aussi que je vais ressentir une sensation de brûlure dans mon vagin et que ce sera le meilleur moment pour pousser… puis il me propose le bloc honteux pour éviter cette sensation désagréable... Ne vient-il pas de me dire que la douleur m’indiquerait le bon moment pour fournir un maximum d’énergie?
Je veux sentir ce moment… puis, je vais chercher mon enfant pour enfin l’accueillir dans mes bras. Il est 8h14, l’atmosphère est paisible, douce et calme.
Faire face à l’inconnu, sans attente, est ce qui m’a permis de passer sereinement à travers cet accouchement.
Je n’étais pas très inquiète car je n’avais pas d’autres points de repère que ce que j’étais en train de vivre avec mon bébé. Je sais maintenant qu’il y avait trop de monde autour de moi, trop d’émotions qui m’empêchaient un peu de vivre pleinement les miennes.
Je suis toujours éblouie en pensant à toute l’énergie qui est revenue au moment où j’ai pris mon enfant dans mes bras. Cet accouchement aura toujours à mes yeux quelque chose de magique… Au moment de la naissance… j’étais enfin dans ma bulle avec ma fille et son papa!
Enceinte de mon 2e enfant! Je suis décidée à faire un grand bout de travail à la maison puisque je n’habite qu’à 10 minutes de l’hôpital. C’est précisément ce qui arrive. J’ai des contractions facilement endurables tout l’après-midi et durant l’heure du souper. Vers 17h30, je suis certaine que le travail est bel et bien commencé!
Je continue à m’occuper de ma fille et de lui parler. Je me balance debout. Puis je prends un bain et me retire dans ma chambre pendant que mon conjoint s’occupe de notre fille, de la préparer pour aller au lit, car grand-maman s’en vient.
Ces instants vécus seule avec mon bébé à naître sont magiques; je lui parle, regarde mon ventre se déformer dans le miroir… je danse presque au rythme des contractions, m’accroupis, me berce… Il ne me vient jamais à l’idée de compter le temps et la durée des contractions.
Elles font mal, mais sont si bonnes à la fois car je sens que mon enfant descend.
Le 1er accouchement avait été si long… Je suis soudainement surprise par une contraction beaucoup plus intense que les autres. Je sors de la chambre et je demande à ma mère qui vient tout juste d’arriver, d’appeler l’hôpital pour annoncer notre arrivée. Je me souviens m’être agenouillée par terre en disant à mon conjoint, on dirait que ça pousse! ( je n’avais jamais senti cela en accouchant de ma fille). J’ai hâte d’être à l’hôpital pour retrouver un certain calme.
Je suis loin de me douter que je suis à 7 cm de dilatation et que 10 minutes plus tard le col sera complètement ouvert, le temps que mon conjoint retourne stationner la voiture et faire mon admission.
Le médecin arrive à la course, m’annonçant qu’un stagiaire arrive bientôt (je ne veux pas le voir là, mais ne veux pas non plus être obligée de le dire et me déconnecter de mon bébé). Les infirmières ne sont pas prêtes pour recevoir une patiente sur le point d’accoucher.
Après un travail magique et intime à la maison, la venue de mon bébé se passe tout autrement : il reste bloqué aux épaules… alors l'équipe stresse pour sa sortie. Et lorsqu'enfin mon bébé est sur moi… on m'annonce qu'il manque une partie du placenta… alors, le médecin doit aller chercher ce fameux morceau... à froid! (ouch!)
C’est tellement douloureux que je veux que mon conjoint prenne le bébé car j’ai trop peur de lui faire mal. Mon bébé est né mais je ne suis pas calme, je crie encore pour maîtriser la douleur. Je m’excuse sans cesse à mon bébé de le recevoir dans cette ambiance.
Ambiance qui a mis du temps à être tamisée et douce. Il est minuit, l’équipe vient de changer. Une infirmière qui n’est pas régulière se plaint de l’équipe précédente et s’acquitte de ses tâches en disant tout haut ses frustrations. J’aurais tant voulu être à la maison avec mon bébé… et ma grande fille que mon conjoint est allé rejoindre afin de la rassurer.
Cet accouchement a été rapide, mais j’étais beaucoup moins sereine pour accueillir mon bébé que lors de mon 1er accouchement. Et je me demande toujours comment ça se serait passé si j’avais pu accoucher à la maison et éviter de me déplacer vers l’hôpital au moment où je devais plutôt continuer de me centrer sur mon bébé…
23 décembre 2010… je le sais déjà… mais le test le confirme : je serai maman une 3e fois. Wow! Cette fois, je sais ce que je veux et surtout ce que je ne veux pas! Dilemme toutefois : devrais-je faire mon travail le plus longtemps possible à la maison et risquer de partir trop tard pour l’hôpital ou me rendre tranquillement à l’hôpital et y installer mon petit nid dès que je sens le début du travail?
Je réalise le plaisir que j’ai eu, seule, à vivre les contractions avec mon 2e bébé, dans ma chambre sans personne autour et je conviens qu’il y a eu beaucoup trop de gens autour de moi durant mon 1er accouchement.
Je sais que je veux être dérangée le moins possible! J’ai tant aimé l’expérience du travail en symbiose avec mon 2e enfant. Comme si j’étais dans un monde parallèle… que j’avais dû quitter trop brusquement pour me rendre à l’hôpital, pour avoir mal, peur et encore mal!
Évidemment, je suis aussi préoccupée par mes deux autres enfants. Je suis résolue à quitter la maison assez rapidement, pour me rendre tranquillement à l’hôpital, saluer mes enfants et avoir le temps de leur dire combien je les aime, que l'on se reverra avec le bébé. Je veux qu’ils voient une maman heureuse et rassurante partir pour cet accouchement.
Et bien, la vie m’a rappelée que chaque naissance nous amène à faire face à l’imprévu et mème l’inconnu même s’il s’agit de la troisième grossesse.
3 semaines avant la date prévue, je commence à avoir de bonnes contractions. Je dois même parfois m’arrêter. Je suis alors certaine que le travail va commencer… mais il ne se déclenche jamais vraiment. Je suis si certaine d’accoucher en avance à cause de ces contractions que j’ai l’impression d’être ‘en retard’ sur ma date, alors que tout se déroule parfaitement bien. Et le comble : à 38 semaines, alors que je dis tout bonnement au médecin que j’ai hâte de voir mon bébé, elle me propose un « stripping ». Je refuse mais me demande si je devrais le faire au prochain rendez-vous si le bébé n’est pas né. J’ai peur que mon bébé soit trop gros. Mon 2e enfant est resté coincé aux épaules…
Après m’être renseignée, je choisi d’attendre mon bébé à l’heure à laquelle il sera prêt.
Je dois déjà, comme maman, apprendre à le connaître et l’aimer comme il est sans chercher à tout contrôler. Puis, je décide de profiter de ces derniers instants en symbiose avec lui… et il naît 2 jours passés la date prévue.
J’ai des contractions un peu plus fortes au milieu de la nuit aux 15 minutes, puis aux 30 minutes. En avant-midi, les contractions deviennent très irrégulières en intensité et en durée. Nous décidons de partir quand même vers l’hôpital. Je prends le temps de me préparer et parler à mes enfants dans le calme. À l’hôpital, le médecin m’annonce que je suis à 5cm et demi, mais que le travail actif ne semble effectivement pas commencé. Elle propose alors que je reste une heure à me promener autour et de revoir si le travail déclenche vraiment avant de me retourner à la maison!
Elle propose aussi un stripping que cette fois j’accepte. 10 minutes plus tard, les contractions se font très fortes, même incontrôlables… je regrette presque d’avoir accepté cette intervention. Mais, j’y suis, je suis prête à accoucher! Je vais dans le bain. À peine quelques contractions plus tard, je sens que ça pousse. On est à 7 et demi… une contraction de plus… je sens que le bébé avance, l’ouverture est complète, il faut que je sorte du bain!
Je me retiens de m’élancer à 4 pattes car je sais que le bébé serait venu ainsi. Je le sentais si bien descendre. Une fois retournée sur le lit, 2 ou 3 poussées…
Il est là dans mes bras, mon bébé, à 13h09… une heure après mon arrivée à l’hôpital. Ouf! Encore une fois, je ne l’aurais pas cru. Mon petit cœur a passé 3 semaines à faire des petits bouts de cheminement pour me laisser une seule heure de douleur… intense!
J’ai accueilli mon bébé… j’avais l’impression d’être avec une « gang » d’amies, même si j’étais seule avec mon conjoint. L’atmosphère était amicale, je connaissais une infirmière, l’autre infirmière m’avait épaulée durant mon séjour avec mon 2e bébé, elle était très maternelle et le médecin était une jeune femme dynamique et souriante.
Après 3 accouchements, le personnel m’était un peu familier. L’accouchement ayant été court, je n’étais pas trop épuisée! Je savourais chaque instant en me disant que c’était les plus beaux instants qu’une femme pouvait vivre… Je les appréciais car ce serait probablement mon dernier bébé.
Aujourd’hui, je me rends compte que déjà mes enfants me laissaient entrevoir un brin de leur personnalité à travers l’histoire de leur naissance. Plus je pense à leur façon d’être venus au monde, plus je les aime!
Josiane
lundi 13 juin 2011
Naître Femme.
Naître femme ne nous prédispose pas d'emblée à être prête à vivre la puberté, la maternité et la ménopause selon nos réels besoins.
Naître femme dans notre société, c'est être bombardée de clichés, d'images, de modèles peu réalistes.
La maternité ne fait pas partie de la vie de toutes les femmes mais le potentiel créateur oui. La maternité m'a appris beaucoup de choses sur la physiologie féminine et son organisation. J'ai aussi compris que ce qui se passe lors de la maternité et l'accouchement n'est qu'un des aspects de notre potentiel créateur qui se vit et se revit dans toutes les étapes de notre vie, que l'on ait des enfants ou non.
J'ai eu la chance de résister par nature aux pressions sociales lors de mon 2e accouchement. J'ai ainsi accoucher chez moi, sans assistance médicale, il y a 15 ans . La puissance ressentie, la formidable organisation de mon corps, l'écoute intérieure sans le doute: voilà ce que j'ai appris cette journée là. C'est le genre d'expérience marquante dans la vie d'une Femme qui découvre sa puissance et sa force.
La puberté est la période où l'élan créateur est en ébullition: les adolescents ont besoin du support sans faille des parents, de leur guidance discrète, soutenue mais respectueuse qui va leur permettre d'avancer vers leur élan en toute confiance. Mais on parle plutôt de la crise d'adolescence et de ses multiples problèmes.
La maternité et l'accouchement concernent chacun de nous. Ce que tout le monde devrait savoir mais qui reste un secret bien gardé: pour accoucher , il faut que l'intimité soit respectée, que le temps ne soit pas compté; la femme a besoin d'un support sans faille de son entourage, discret mais présent qui lui permet de se laisser aller pour vivre complètement et sans retenue, sans inhibition, la naissance de son enfant. Mais on parle plutôt de douleur et d'épidurale.
La ménopause est un passage. Un changement d'orientation et d'implication. Un retour vers soi. Une façon d'être plus intuitive et moins contrainte par beaucoup de critères extérieurs. L'entourage ne reconnaît plus cette femme qui ne se met plus de barrière!
Ce qui rend ce passage plus facile, comme les deux autres: prendre le temps de vivre ce retour sur ses expériences, faire confiance au senti et aux mouvements hormonaux et au développement de la sagesse intuitive.
Mais on parle plutôt de la perte de la féminité et des symptômes à éviter.
Je peux donc dire qu'il y a une grande incompréhension des réels besoins des femmes lors de leurs différents passages.
Peur du feu de la puberté, du feu de la femme qui accouche sans retenue et du feu de la femme ménopausée qui ne craint plus personne.
Naître femme dans notre société, c'est être bombardée de clichés, d'images, de modèles peu réalistes.
La maternité ne fait pas partie de la vie de toutes les femmes mais le potentiel créateur oui. La maternité m'a appris beaucoup de choses sur la physiologie féminine et son organisation. J'ai aussi compris que ce qui se passe lors de la maternité et l'accouchement n'est qu'un des aspects de notre potentiel créateur qui se vit et se revit dans toutes les étapes de notre vie, que l'on ait des enfants ou non.
J'ai eu la chance de résister par nature aux pressions sociales lors de mon 2e accouchement. J'ai ainsi accoucher chez moi, sans assistance médicale, il y a 15 ans . La puissance ressentie, la formidable organisation de mon corps, l'écoute intérieure sans le doute: voilà ce que j'ai appris cette journée là. C'est le genre d'expérience marquante dans la vie d'une Femme qui découvre sa puissance et sa force.
La puberté est la période où l'élan créateur est en ébullition: les adolescents ont besoin du support sans faille des parents, de leur guidance discrète, soutenue mais respectueuse qui va leur permettre d'avancer vers leur élan en toute confiance. Mais on parle plutôt de la crise d'adolescence et de ses multiples problèmes.
La maternité et l'accouchement concernent chacun de nous. Ce que tout le monde devrait savoir mais qui reste un secret bien gardé: pour accoucher , il faut que l'intimité soit respectée, que le temps ne soit pas compté; la femme a besoin d'un support sans faille de son entourage, discret mais présent qui lui permet de se laisser aller pour vivre complètement et sans retenue, sans inhibition, la naissance de son enfant. Mais on parle plutôt de douleur et d'épidurale.
La ménopause est un passage. Un changement d'orientation et d'implication. Un retour vers soi. Une façon d'être plus intuitive et moins contrainte par beaucoup de critères extérieurs. L'entourage ne reconnaît plus cette femme qui ne se met plus de barrière!
Ce qui rend ce passage plus facile, comme les deux autres: prendre le temps de vivre ce retour sur ses expériences, faire confiance au senti et aux mouvements hormonaux et au développement de la sagesse intuitive.
Mais on parle plutôt de la perte de la féminité et des symptômes à éviter.
Je peux donc dire qu'il y a une grande incompréhension des réels besoins des femmes lors de leurs différents passages.
Peur du feu de la puberté, du feu de la femme qui accouche sans retenue et du feu de la femme ménopausée qui ne craint plus personne.
dimanche 22 mai 2011
Les réels besoins des femmes qui accouchent.
J'ai envie de partager un peu plus l'expérience vécue avec Michel Odent les 16 et 17 mai à Montréal et les réflexions suscitées par ses propos.
L'intérêt de ces rencontres était de se retrouver, professionnels de différents milieux, parents, futurs parents et accompagnantes à la naissance dans la même salle. Je crois que ces activités ont en effet permis à tous de se re-questionner sur nos pratiques, nos choix de sociétés et leurs enjeux.
Michel Odent nous a amené un peu au delà de nos pratiques quotidiennes avec les femmes qui accouchent pour porter notre regard au niveau de la société et de l'humanité.
Lorsque nous accompagnons des femmes, nous avons le nez dans notre pratique, préoccupés par leurs demandes, leurs peurs, leur vécu et le contexte dans lequel elles vont accoucher. Nous voulons éviter le plus possible les interventions.
Selon M. Odent, en voulant défendre à tout prix les accouchements dits «naturels» nous nous éloignons parfois des réels besoins des femmes. Ce point de vue nous a fait réagir et réfléchir: en effet, nous pouvons aussi intervenir d'une façon qui nous semble plus «naturelle» mais qui reste une intervention ou un perturbateur de l'accouchement physiologique. Il cite par exemple ces films du milieu «naturel» où les femmes accouchent avec plusieurs personnes qui les regardent plus la caméra...
Je crois que c'est très intéressant de revenir, comme il le suggère, à une meilleure compréhension des besoins des femmes qui accouchent. J'ai beaucoup réfléchi à ce «concept» lorsque j'étais infirmière en obstétrique et que je cherchais une voie pour transformer l'expérience des femmes en milieu hospitalier :98% des naissances ont lieu encore à l'hôpital. Est ce que ce milieu peut s' ouvrir et permettre aussi des naissances physiologiques et des expériences positives et complètes pour les femmes?
C'est en travaillant sur les besoins de base des femmes que j'ai pu constater que l'on pouvait amener de grands changements dans les expériences par des aménagements très simples du milieu obstétrical. Tout d'abord diffuser les concepts de base de l'accouchement physiologique aux parents et aux équipes : leur parler de l'antagonisme ocytocine-adrénaline, de l'importance de mettre le néo-cortex au repos et des besoins de sécurité et d'intimité des femmes qui accouchent.
La présence d'une accompagnante pendant les accouchements en milieu hospitalier aide bien sûr beaucoup la mise en place de cette ambiance! L'idée est de trouver la forme de transmission de ces besoins qui soit la plus juste possible pour amener un réel changement sans heurts qui nuisent aux femmes.
J'ai pu vivre ces transformations progressives avec l'équipe d'un hôpital dans les laurentides et au fil des ans, je vois une évolution très positive et rassurante.
Ma conviction que les femmes doivent avoir le droit de choisir leur lieu d'accouchement reste complète. Je crois aussi à l'importance de développer l'accompagnement en milieu hospitalier et une forme de collaboration et de partage des connaissances avec les équipes.
Voici l'entrevue de Michel Odent avec Christiane Charette le 16 mai:
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